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Politique - juillet 18, 2021

UN GOUVERNEMENT EN DEHORS DE LA LÉGITIMITÉ

 

Le pouvoir étant une série de commandements, il impose nécessairement l’obéissance. On dira de la légitimité que c’est le consentement à obéir. Cette notion toute simple se révèle capitale, si on veut comprendre la logique des rapports de pouvoir. La légitimité constitue en effet l’un des concepts clés de la science politique, sans doute le deuxième en importance après le pouvoir. Le problème tient cependant au fait que derrière cette apparente simplicité se cache un des phénomènes les plus complexes et les plus mystérieux de la vie en société : pourquoi les humains acceptent-ils d’obéir ? Comment s’effectue ce transfert de confiance, cette soumission de la majorité à la minorité ?

Les humains sont-ils nés pour obéir? Se resignent-ils à tolérer un moindre mal? En vertu de leur raison toute-puissante ont-ils découvert la nécessité logique d’exécuter les ordres des chefs ?
La réponse est un mélange de tous ces éléments, c’est la légitimité, que l’on peut identifier comme le moteur de la vie politique. Pas de légitimité, pas de pouvoir, pas de gouvernement. La légitimité permet aux autorités de gouverner.

La légitimité représente l’ensemble des croyances idéologiques auxquelles les citoyens se réfèrent inconsciemment dans leur consentement à obéir. Toute légitimité moderne est fondée sur une idéologie politique. La plupart des problèmes de légitimité recoupent des problèmes d’éthique. On se souvient de l’affirmation de Jean-Jacques Rousseau :«Ceux qui voudront traiter séparément la politique et la morale n’entendront jamais rien à aucune des deux».

Inconsciemment, on se demande : «Le gouvernement a-t-il le droit de faire cela?» «Pourquoi le fait-il?» «Est-ce bon pour la société ?» «Pour nous les citoyens ?» La légitimité peut, elle aussi, prendre la forme du droit et des lois, ces règles élaborées par l’autorité légitime et appuyées par la force afin d’assurer l’ordre public. On rejoint ici le début de la boucle : l’ordre public. Aucune société ne peut survivre longtemps sans un minimum d’ordre, c’est-à-dire sans un minimum d’organisation et de hiérarchie. Plus une société est développée, plus elle a besoin d’organisation. Essayez d’imaginer un terrain de stationnement sans lignes tracées. Essayez de visualiser toutes les intersections d’une vaste métropole sans aucun feu de circulation ni panneau d’arrêt : ce serait l’enfer !

La légitimité entraîne donc une conséquence cruciale en politique : l’obligation pour les gouvernants de justifier sans cesse leurs actions par rapport à l’idéologie. Chacune de leurs décisions doit être comparée à la matrice, à la norme que constitue l’idéologie, parce que les citoyens, consciemment ou inconsciemment, se poseront la question : mon gouvernement a-t-il ou non le droit de faire cela?
En d’autres termes, sommes-nous forcés d’obéir à ce gouvernement, étant donné que ce gouvernement ne fait qu’appliquer cette idéologie ? À leur droit de commander correspond notre devoir d’obéir. Cet échange de pouvoir se pratique couramment dans la vie politique.

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Auteur, Lenz Beth Ferlyn Alparète